quinta-feira, 21 de julho de 2011

FLOTTILLE : LA GUERRE DE LA COMMUNICATION

21 Juillet 2011, Association France Palestine Solidarité (AFPS) http://www.france-palestine.org (France)

Céline Lussato - Le Nouvel Observateur

Des Israéliens ou des pro-Palestiniens, qui a gagné le combat des mots et des images ?

Après l’arraisonnement, le 31 mai 2010, du Mavi Marmara, l’un des bateaux de la flottille pour Gaza, lors duquel neuf passagers avaient été tués par l’armée israélienne, 48 heures d’une guerre de communication sans merci avait opposé Israéliens et pro-Palestiniens. Chacun se renvoyant la responsabilité de la mort des militants présents sur le bateau.

La guerre des mots et des images est capitale pour les deux parties. L’opération même, qui consiste à briser le blocus de Gaza imposé par Israël en envoyant des bateaux chargés de nourriture et de biens de consommation est, en elle-même, une opération de communication. Certes ces bateaux sont chargés de ces produits dont manquent les Palestiniens de Gaza, mais l’organisation dépolît des moyens de communication considérables afin d’alerter au travers de leur action le regard du monde sur Gaza. L’opération de l’année dernière avait d’ailleurs abouti à l’allègement du blocus par Israël .

Communication maximum
L’édition 2011 n’a donc pas échappé à la règle. Les organisateurs ont déployé tous les moyens à leur disposition pour faire parler de leur entreprise. Et le gouvernement israélien a mis en œuvre les siens pour tenter d’étouffer dans l’œuf le projet.

Comptes Twitter pour suivre la préparation de l’équipée puis les participants venus du monde entier, pages Facebook, sites internet, la campagne a été très visible cette année sur le Net. Les équipes ont également convoqué la presse à plusieurs conférences lors des semaines qui ont précédé le départ. La participation de plusieurs élus, représentants syndicaux et associatifs a également renforcé la médiatisation.

Bloqués en Grèce par les autorités qui leur refusaient le départ vers Gaza, les organisateurs ont fait tout leur possible pour essayer de maintenir une pression médiatique : points presse quotidiens, visite des bateaux organisée pour les journalistes, dénonciations des sabotages des bateaux… tout est utilisé pour tenter de maintenir autant de pression médiatique possible.

Etouffer l’initiative
Pour Israël, évidemment, l’enjeu est inverse. Très critiqué en 2010 après le fiasco de la gestion de la précédente flottille, le dossier était donc encore plus sensible cette année. Le but de l’Etat hébreu était certes d’empêcher la rupture du blocus de Gaza, mais sans faire de vague.

La force a donc fait place dans une certaine mesure cette année à la diplomatie. Israël a déployé tous ses efforts diplomatiques pour convaincre la Grèce de retenir les bateaux de la flottille. Une opération réussie puisque seul un navire français, le Dignité al-Karama, prit la mer avant d’être arraisonné dans les eaux internationales le 19 juillet par les forces israéliennes. Une opération sans heurts, presque pacifique au regard de celle qui fit l’année précédente neuf morts.

Et le gagnant est…
Alors qui, d’Israël ou des organisateurs de la flottille a gagné ce combat de la médiatisation ? Indéniablement, Israël a mieux géré l’opération que l’année dernière. Mieux également, d’un point de vue médiatique, que la flottille aérienne. Cette opération, qui visait à envoyer vers l’aéroport israélien Ben Gourion des militants pro-palestiniens souhaitant rejoindre la Cisjordanie, a en effet valu de nombreuses critiques envers le gouvernement Netanyahou.

A leur arrivée au port d’Ashdod, les 16 passagers du bateau français arraisonné se sont même vu offrir boissons et nourriture avant être interrogés et remis aux services du ministère de l’Intérieur et de l’immigration avait indiqué l’armée israélienne.

Mais de leur côté, les organisateurs de la flottille ont gagné leur pari en focalisant sur eux une forte attention médiatique. Ils n’ont certes pas ébranlé le blocus de Gaza, mais ont réussi à alerter l’opinion publique plusieurs semaines.

Nenhum comentário: